Qu’il s’agisse des mouvements animant les astres et ceux de nos corps dansants, du défilement des images sur nos écrans ou celui des mots que nous prononçons, du renouvellement cellulaire, du cycle des saisons, de la vitesse de nos connexions neuronales mais aussi de la cadence des notes jouées par un orchestre symphonique, le rythme est au cœur de nos vies, de notre environnement et de nos créations. Cette notion essentielle et pourtant encore si mystérieuse ne cesse d’animer universitaires et artistes, qu’elle tienne une place en filigrane ou plus prégnante au sein de leurs recherches.

Forts de ce même constat, les cinq lauréats du Prix Killam 2018 ont osé franchir les limites des champs disciplinaires en initiant une réflexion transversale inédite sur le rythme afin de tenter de réunir ses différentes facettes, d’en déployer toute sa richesse. Ainsi, l’étude du cerveau de Vladimir Hachinski, celle du langage cinématographique d’André Gaudreault, le travail sur les molécules et le corps dans le mouvement humain de Walter Herzog, l’exploration des mélodies non-perçues de l’univers par James Pinfold ou encore l’acquisition du langage chez les nouveaux nés qu’interroge Janet Werker ont tous, à leurs origines, ce passionnant dénominateur commun.

Envisagée de manière organique, mécanique, artistique ou technique, la compréhension du rythme génère un besoin et un désir profonds de réunir les horizons, comme en témoigne l’ensemble des chercheurs ayant assisté aux deux premières éditions des rencontres intersectorielles de l’UdeM dédiées à ce thème tant fédérateur, novateur qu’exigeant.